L’Assemblée nationale donne son feu vert aux bébés médicaments

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Le professeur Friedman, pionnier français de la fécondation in vitro était de ceux-là. Mais bientôt, confronté à ces familles désirant avoir accès au Diagnostic PréImplantatoire (DPI), il comprit l’espoir suscité par cette pratique du « bébémédicament », qui est aujourd’hui autorisée dans plusieurs pays occidentaux. « Espoir », tel était le maître mot du débat de l’Assemblée nationale, qui examinait en seconde lecture le texte de réforme de la loi de bioéthique. L’amendement, qui autorise la sélection d’embryons afin que le groupe HLA de l’enfant à naître soit compatible avec celui d’un frère ou une sœur aîné(e) atteint(e) d’une maladie grave, a été déposé par le député UMP du Val-de-Marne, Pierre-Louis Fagniez, qui n’a eu de cesse de vanter cette révolution thérapeutique en insistant : « c’est le bébé de l’espoir et, à dire vrai, du double espoir ». Cependant, conscients des questions éthiques soulevées par cette pratique, les défendeurs du texte, dont le député PS Alain Claeys, auteur d’un amendement similaire et qui s’est rapidement rallié à Pierre-Louis Fagniez, ont précisé qu’il avait « été minutieusement rédigé, pour éviter tous les débordements ». Le débat a largement dépassé les clivages droite/gauche, même si les plus réticents à l’adoption du texte ont trouvé leurs voix en Christine Boutin, député UMP des Yvelines qui s’est alarmée de cette « instrumentalisation d’un enfant » et qui a longuement regretté qu’un tel texte ait pu être proposé par un député UMP. Ces regrets ont rapidement été oubliés, quand l’Assemblée nationale a adopté l’amendement à une large majorité. A.H.