L’industrie agroalimentaire francaise bilan 1997

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L’industrie agroalimentaire française poursuit sa lente remontée. Après 1995, année de sortie de crise, 1996 aura été, pour elle, celle de la confirmation de la reprise. Sans inciter à l’exubérance, la plupart des indicateurs inspirent l’optimisme. En 1996, les entreprises ont réalisé 15 milliards de francs de chiffre d’affaires de plus. Et le plus rassurant est que cette croissance provient avant tout du marché intérieur. En dépit d’une baisse de 8 % constatée sur la viande de bœuf, la consommation alimentaire nationale a en effet progressé de 1,5 % en valeur. Et le marché favorise à nouveau des produits à plus forte valeur ajoutée, en sorte que ce sont les nouveaux produits qui tirent désormais l’alimentaire, et les marques qui prennent le relais des premiers prix.

Il faut préciser également que le commerce extérieur a, en 1996, marqué une pause : la croissance des exportations n’a été que de 1,5 % avec, il est vrai, le net recul qu’ont enregistré les ventes de viandes bovines. Signe positif toutefois : les échanges se développent de plus en plus en dehors de l’Europe, notamment avec l’Amérique du Sud.

Pour 1997, les performances agroalimentaires s’améliorent. Quelques indicateurs restent néanmoins peu satisfaisants. Les investissements industriels sont en stagnation, pour ne pas dire en baisse, de même que ceux consacrés à la recherche et au développement, toujours très inférieurs à la moyenne nationale (1,5 % de la valeur ajoutée contre 4,7 %). Ceci illustre également le déplacement toujours plus grand des IAA vers le marketing de grande consommation. Elles sont le premier secteur français dans le domaine de la publicité en y injectant chaque année plus de 10 milliards de francs. L’emploi enfin est, dans l’agroalimentaire, à l’image des autres secteurs industriels. Même si la diminution des effectifs reste limitée (-1 % contre -2,1 % en moyenne ailleurs), elle n’en demeure pas moins continue.

Concentrations, restructurations et gains de productivité en sont la cause. Toutefois, les nombreux accords Robien qui ont été signés durant cette année pourraient participer à enrayer cette situation. La généralisation, plus ou moins obligatoire, de la réduction (et annualisation) du temps de travail devrait facilement amplifier le phénomène. Si l’Ania, comme pairs du patronat , s’est opposée aux positions du gouvernement, l’agroalimentaire reste en effet un des secteurs les plus propices à ces mesures, et ne s’est déjà pas privé d’en user.