Dans le passé, le rôle de la réadaptation était lié aux efforts déployés pour restaurer les compétences et les capacités des personnes qui, à la suite d'une blessure ou d'une maladie, voyaient ces fonctions réduites, et pour habiliter ces personnes à retrouver des niveaux plus élevés d'autonomie. En réalité, la racine étymologique du mot anglais « rehabilitation » ou « rehabilitate » [réadaptation ou réadapter] vient du Latin habilitare, qui signifie « rendre apte » et, par conséquent, rehabilitare signifie « rendre apte à nouveau » (American Heritage Dictionary 2000). Il va de soit que, pour certaines personnes ayant des incapacités, le soutien nécessaire ne permet pas exactement de restaurer les compétences, mais d'abord de permettre ces compétences (habilitation). D'une façon ou l'autre, l'accent premier pour le professionnel de la réadaptation est mis sur le développement des compétences et des capacités et sur l'amélioration et la prestation d'un soutien permettant d'augmenter ces compétences et ces capacités.

Pour la personne ayant une incapacité, toutefois, l'autonomisation ne représente pas simplement l'acquisition ou la ré-acquisition de compétences, mais plutôt l'application de ces compétences dans la réalisation du changement nécessaire à l'exercice d'un plus grand pouvoir sur sa vie et, éventuellement, dans l'amélioration de sa qualité de vie. Il est donc important que les modèles utilisés en réadaptation assurent un soutien mettant l'accent et appuyant une conception de la personne apte et compétente et d'une personne possédant capacités et compétences.

Dans cette perspective, il est important que les professionnels de la réadaptation envisagent le processus de réadaptation avec des modèles qui se concentrent sur l'autodétermination et la supervision de la clientèle. Comme il en est ailleurs question (voir l'article sur l'autodétermination), il existe des stratégies pour appuyer les professionnels dans la réalisation de l'objectif de promotion de l'autodétermination et de supervision de la clientèle, soit:

• Promouvoir la participation active dans la résolution de problèmes et les activités de prise de décision. Si nécessaire, enseigner des compétences afin d'améliorer les compétences en matière de résolution de problèmes de prise de décisions et recourir à des activités telles que la participation à la planification relative à l'habilitation afin d'exercer ces compétences et de les renforcer.
• Engager les jeunes et les adultes dans l'apprentissage autorégulé et les stratégies de gestion de soi. Une abondance d'études montre que l'apprentissage et le recours à des stratégies de gestion de soi et d'apprentissage autorégulé (comme les stratégies de régulation de stimuli déjà connus, l'autodidactisme, l'autocontrôle, l'autoévaluation et le renforcement de soi) permet une plus grande autonomie dans l'accomplissement des tâches dans divers domaines, y compris en matière d'emploi, et accroit l'autodétermination.
• Participation dans la planification et l'établissement des objectifs du programme de réadaptation. Un comportement autodéterminé est dirigé par des objectifs. Encourager les jeunes et les adultes à participer à la détermination d'objectifs relatifs à la planification en matière d'éducation et de réadaptation, en plus de les soutenir et de leur enseigner:
  1. à se fixer un objectif et à le définir de façon claire et concrète
  2. à élaborer une série d'objectifs ou de tâches visant la réalisation de ces objectifs, et
  3. à préciser les actions nécessaires à la réalisation du résultat souhaité.